Perdican Welles - Un homme et une balle qui se rencontrent, c'est une coincidence. [UC]

Perdican Welles 26 ans Né à Paris Français par la mère, anglais par le père. Peintre, photographe, et acteur à l'occasion. Goldfinger.

'Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage / Et la mer est amère, et l'amour est amer.', Marboeuf.

Perdican est un amoureux de nature; des femmes, de leurs gestes, leur odeur, leurs courbes et leurs rires. Quoiqu'il arrive, que la femme soit une chieuse, un laideron, ou quelqu'un de très peu intéressant, il lui accordera toute l'attention dont il est capable pendant un long moment. Il fait partie de ces naïfs persuadés, depuis qu'Anastasia et lui se sont séparés, qu'une autre princesse de contes de fées va venir et, sans rien dire, l'embrasser doucement, et rire, et pleurer, et lui dire qu'elle a peur, et puis qu'elle n'a pas peur du tout, et puis se terrer dans ses bras pour qu'il la protège, et puis lui foutre un coup de poing parce qu'il la sert trop...Bref. Perdican aime les femmes de tout son coeur, elles et leurs défauts, elles et leurs contradictions.

'Mais les yeux sont aveugles. Il faut chercher avec le coeur. Il faut que tu tiennes ta promesse, tu sais, une muselière pour mon mouton.' Antoine de Saint Exupéry (le Petit Prince)

Le grand père de Perdican était aveugle. Il entretenait une relation très belle avec lui, le genre de relations où l'on tient très fort à l'autre, sans vraiment se connaitre, sans vraiment parler, mais en sachant tout. Ça attristait énormément Perdican que Thomas ne puisse pas voir son visage. Alors, machinalement, à chaque début de leurs rencontres, il prenait la main du vieux, et la passait doucement sur son visage. A la fin du geste, le grand père concluait invariablement par un 'dieu que tu as grandit!' qui les faisait rire à chaque fois, sans qu'ils sachent pourquoi. Mais depuis que son médecin et ami, Elias, lui a appris que ses yeux déconnaient, et qu'il perdrait la vue dans peu de temps, Perdican ne peut s'empêcher de haïr son grand père, parce que, même sans avoir la confirmation que ce soit un gène héréditaire, il agit comme un enfant, comme à chaque fois, et n'hésite pas à briser un lien superbe pour trouver un nom au fautif.

'Ô Doc, ramène-moi là-haut, au lancement j'suis d'attaque, avant que j'sois K.O; Oh doc, emmène moi danser de folles tarentelles, pour toi je serais belle' Babx

Perdican à une sainte haine des médecins. Pour des raisons historiques (sa mère est morte, non sans être passée par les aléas inutiles et ridicules de la médecine), pour des raisons allergiques, car pénétrer dans un cabinet de médecin le rend malade, pour des raisons toutes bêtes d'enfant. Il n'aime pas qu'on inspecte son corps quand on est pas une amante, il n'aime pas qu'on le touche, il préfère toucher, il n'aime pas tirer la langue pour qu'on y colle un bâton, il préfère tirer la langue pour se faire courir après par une bande de badauds vexés, persuadés que ça s'adressait à eux. Bref. Et, en grand garçon qui ne sait tellement pas qui il est qu'il en est contradictoire à pleurer, son meilleur ami, Elias, est un médecin. C'est sans doute ce qui rend leur amitié fusionnelle. En fait, suis-je bête. Quand on a une relation avec Perdican, que ce soit de l'amitié, de la haine, de l'amour ou autre, elle est fusionnelle. Ah, ces artistes...

'Petite fille gâtée, petite scandaleuse, regarde s'effondrer les aubes vénéneuses, le ciel est en avance, la vie est en retard, de verts macchabées dansent au creux de sa mémoire.' Babx.

On l'aura compris, le premier amour de Perdican, celui qui compta vraiment, fut Anastasia Berkov. Impressionnant, au vue de leurs différences, n'est-ce pas? Hé bien voilà. Ils étaient jeunes, et contre toutes apparences, amoureux. Tantôt collés l'un à l'autre, tellement amoureux qu'ils frisaient le ridicule, tantôt en train de s'engueuler pour rien, se lancer des trucs à la tronche pour mieux s'aimer après. Anastasia n'était pas que l'amour de Perdican, c'était aussi sa muse. Il la connut en même temps qu'il entra aux Beaux Arts, et elle confirma son talent en l'obsédant des moindres courbes et traits de son visage. Ses premiers portraits furent d'elle. Il la prit en photo sous tout les angles. Le jour où elle le quitta d'un seul coup, sans le prévenir, sans fournir d'explications, il fut cassé, brisé, malheureux comme pas deux. Depuis, il ne l'a jamais revue.

Son juron préféré en voiture, à scooter, à pied…
→ "Mille putains du diable!" Ça vient d'un livre que sa mère lui a lu quand il était enfant, 'Ma vie a changé', de Marie Aude Murail. C'est un petit elfe, Timothée, qui crie ça quand il tombe dans l'évier à force de rire de sa blague sur les fantômes, qui sont un peu les équivalents des blondes au des belges dans les blagues françaises. Vous avez l'impression de vous être trompés quand vous avez lu cette phrase? Non, non, relisez là, vous avez bien lu. On reste toujours un peu enfant quelque part...
[i] Un creux au milieu de la nuit ?
→ Baguette fraiche avec du Nutella! C'est l'essentiel des petits creux de Perdican. Mais en réalité, soit il dort comme un bébé, et rien ne peut le réveiller, même pas la faim, soit il est insomniaque, et il est tellement de mauvais poil qu'il ne peut rien faire d'autre que lire, peindre ou regarder un film.
Au petit déjeuner il/elle ne pourrait pas se passer de… (Nourriture ou autre)
→ Thé au jasmin. C'est la douceur du matin instaurée par sa mère quand il était petit, et il ne peut pas s'en passer. C'est simple, le matin, il est inutile s'il n'a pas son thé. C'est un besoin vital, un peu comme la clope qu'il allume en même temps (car son menu de petit déj', c'est clope et thé. Oui, oui, très très nourrissant tout ça, on sais).
Il/elle se damnerait pour… (Nourriture, mode, utopie)
→ Voir encore un tout petit peu.
Expert culinaire ou expert du chili con carne prêt en 5 minutes au micro onde ?
→ Expert culinaire. Perdican est le genre de garçon qui cuisine de manière a ce que les couleurs des aliments forment un joli tableau, et il aime tellement manger des trucs bons que ce serait un sacrilège pour lui de faire des plats rapides, d'autant qu'il aime beaucoup cuisiner.
Quand il/elle se regarde dans le miroir il/elle se dit…
→ Mon dieu, je suis de plus en plus flou.
Sa définition d’un “guilty pleasure”?
→ Les femmes. Les femmes, c'est son chef d'oeuvre, sa fascination, et son amour éternel. C'est mièvre? Bah oui, il en faut bien un tout petit peu.
10,000$ à dépenser là, maintenant, tout de suite…
→ Une moitié à l'humanitaire, l'autre moitié pour acheter une caméra, une moto, et que sais-je encore. Vous vous étonnez du fait qu'il ne veuille pas les utiliser pour se faire opérer? C'est un fait, Perdican déteste la nature de le rendre aveugle, mais pour rien au monde il n'irai contre la fatalité.

Perdican a une fascination qu'il a du mal à s'expliquer pour les films d'époques au bandes sons rock. Inglourious Basterds, par exemple, bien que l'histoire y soit quelque peu arrangée, le plonge dans une fébrilité impressionnante à chaque fois qu'il le voit. Cette guitare électrique sur des habits militaire de 39-45, il trouve ça on ne peut plus superbe. De toute façon, il voue un culte à Tarantino quoiqu'il arrive. Dead Man, de Jim Jarmusch, le fascine également pour les mêmes raisons (même si c'est plutôt du rock sur des plumes d'indiens...)

AVATAR : Michael Fassbender

SURNOM/PSEUDO : Appolinaire
SEXE : Masculin
AGE : 19 ans
COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM ? Par ma Nana:)
COMMENTAIRES ? Enfin un nouveau forum de Birdie,j'ai envie de dire: Youpi!

Les matins sans soleil, qui sont beaux tout simplement parce qu'on a un sourire en face de nous sur l'oreiller, le sang qui coule d'une plaie, un visage d'enfant, qu'il pleure ou qu'il rie, l'Italie, les vagues, les volcans en éruption, le feu et les photos de champignons nucléaires. Voilà ce que je vais regretter, surtout. J'aurais voulu plus voyager, découvrir les pays incroyables qu'on voit en poster dans le National Geographic. Je ne connais que les tours grises de Paris et le palais de la Reine à Londres, les couleurs chaudes de la Sicile, le blanc, rouge, vert, bleu du Pays Basque. J'ai toujours été partisan des "y'a cas / faut qu'on". J'imagine que ce que j'ai vu déjà, est beau, est vrai, et j'imagine aussi, je sais, que ce n'est pas suffisant.
Je deviens aveugle. Mes yeux vont définitivement se fermer au monde et à ses couleurs. Aux gens. Au beau.
Voir, ça n'a jamais été mon fort. Petit, déjà, je me souviens d'avoir porté des mois un scotch marron sur le verre droit de mes lunettes, puis porter des verres de myopes, puis des lentilles. Mais c'était naturel, à cette époque. Bon nombre d'enfants portaient de grosses lunettes grotesques de couleur, à tel point que ceux qui n'en portaient pas étaient jaloux. Et je ne suis plus un enfant, je sais. Mais je ne suis pas vieux. Pas assez pour qu'il m'arrive des choses d'antiques vieillards, de ceux qui si trimballent sur leurs déambulateurs.
J'ai trente ans, et je deviens aveugle. Je ne veux pas de leur pitié, je m'en fous, elle ne me sert à rien. Je veux juste, encore, un petit bout de monde.
Pour moi perdre la vue a toujours voulu dire perdre la vie. Je suis entré aux Beaux Arts à dix sept ans, j'en suis sorti à vingt, photographe et peintre. Beaux titres, certes. Le deuxième un peu trop pédant. Les Beaux Arts ne m'ont pas apporté grand chose, tout comme le lycée, tout comme n'importe quelle institution dans laquelle je suis passé.
Que du vide. Du vide, vide, vide.
Le professeur de violon de mon filleul qui lui arrache les cheveux parce qu'il tient son instrument un poil trop bas, incapable de le féliciter ou même de se rendre compte qu'il en tire des sons magnifiques. Le médecin de ma mère, qui a même pas été fichu de lui diagnostiquer un cancer du larynx avant qu'elle ne soit morte. Les profs de grammaire qui se sont évertués à m'expliquer ce qu'est une proposition subordonnée, durant des heures et des heures - je suis désolé. Mais du vide. Je réclame, sans trop de modestie je vous l'accorde, la beauté d'un paysage, la poésie d'une feuille dans un arbre, des milliards de lycéens qui ne se connaissent pas et pourtant liés dans la rue par solidarité.
Clairement, on s'en fout. Les 'Grandes Personnes' s'en foutent. Mais que c'est beau ! Tout ça mène le monde.
"Et aucune grande personne ne comprendra jamais pourquoi ça a tellement d'importance."
J'ai trente ans, et je deviens aveugle.
Je ne pourrai plus jamais regarder des heures le Petit Prince sur sa planète, ramonant son volcan.

Et qui va me dire ce que je dois faire? Moi? Mais j'en suis incapable, ça coule de source. Je suis un enfant. Mon instinct est dévoré, rendu aveugle, sourd et muet par l'art. Boire comme un trou pour oublier? Mais non. Je serai même incapable de dire si mes verres sont à moitié pleins, ou vides. Lire est exclu. L'idée d'apprendre le braille me plonge dans un sentiment de panique incommensurable. Écouter de la musique? Je n'ai jamais été très bon à ce jeu-là, sans qu'il y a au moins une image pour soutenir les notes.
Une image. Merde, je suis foutu, ma parole.

Deux yeux bleus délavés me fixent d'un air insolent, dans le miroir. Un homme aux cheveux auburn, aux joues râpeuses. C'est ridicule, cette idée que j'ai eue un jour que les barbes de trois jours, c'était beau, 'tendance', même...Qu'est-ce qu'on se fiche de l'apparence d'un homme, finalement? On m'appelait joli garçon. Bientôt, ces yeux vont se révulser, mon regard, désespérément vide, ne fixera plus personne. Tant pis.
Dans les années quarante, et même avant, on pensait que les aveugles aux yeux révulsés étaient possédés. On leur mettait des lunettes aux verres fumés, on les cachaient dans un coin comme s'ils étaient quelque chose de grossier.
J'étais douteux, je vais devenir grossier. Merveilleux.
Attraper sa brosse à dents. Ouvrir le dentifrice. Se laver les dents ensuite, ce qui parait logique, quoi. Prendre son rasoir. Étaler la mousse. Passer les lames contre la peau. Ces gestes tellement quotidiens qu'on les oublies. Tiens, moi qui me plaignait de ce fichu train train trop plat....Peut être que dans deux semaines, mes mains, peu sures d'elles, vont glisser, et que je vais m'entailler la joue.
Peut être, tiens, aussi, que mes yeux ne seront plus là pour voir le sang couler.
Tant de peut être...La vie, finalement, possède un sens de l'humour drôlement noir.